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Le caniche, autopsie d'une déchéance


Tout fout le camp. Rien de nouveau dans ce refrain que nous, jeunesse dorée, devons supporter de la part des vieux schnoks, que ce soit au P.M.U. le dimanche matin, ou à l’assemblée nationale, établissement respectable où l’on a choisi de lutter contre cette dégénérescence en pratiquant la sieste et l'immobilisme.
Tout fout le camp donc. Refrain qu’à notre tour nous prendrons plaisir à seriner à nos enfants, petits enfants et arrières petits enfants, où à défaut aux gamins du square du coin.
Je ne suis pas passéiste donc mais quand même, l’âge avançant, je me fais gagner par cette pensée si reposante du tout fout le camp.
Car enfin, nos parents pouvaient se laisser tomber sur une chaise sans craindre que ses pieds plient et nous envoient par terre. Aujourd’hui on ne peut plus poser un bout de fesse sans s’inquiéter si la chaise IKEA à déjà dépassé les trois mois d’utilisation au-delà desquels elle devient un danger pour nos coccyx (et cependant un terrible classique du gag).
Tout fout le camp. Bon, je passe rapidement sur les couverts en plastique : qui a déjà réussi à manger quoi que ce soit avec un couvert en plastoc ? Je dis plastoc car je ne suis pas sûr que cela soit du vrai plastique. Et en parlant de toc, j’en arrive à mon sujet : le caniche.

Car si il y a bien un domaine ou tout fout le camp de manière symptomatique, c’est bien avec les caniches.
Alors le caniche c’est déjà vilain à la base et très con. Mais qu’a-t-on fait de ce pauvre chien ?
Saviez-vous que le caniche est à la base une race de chiens de chasse et là je cite, ce qui me permet d’ailleurs d’introduire mes sources : Wikipédia, incomparable outil de connaissance (quoiqu’un peu dilettante sur les chiens) et les forums féminins, véritable agora contemporaine où s’exprime toute la sagesse populaire du beau sexe. A noter : 670 000 références sur google en tapant « caniche passion » et d'ailleurs, conseil de professionnel : pour une recherche optimisée sur internet, tapez toujours « passion » pour tomber aussitôt sur la crème de l’information.
La citation donc : « Le caniche est une race de chien. C'était autrefois un chien adapté à la chasse dans l'eau, ce qui explique le toilettage « en lion » qui lui est souvent appliqué, et qui était fort à la mode à la Belle Époque. Il descend très certainement du barbet. C'est un chien très utilisé dans les cirques car on peut le dresser facilement. De plus, la vie peut varier entre 12 et 19 ans. (référence nécessaire). »

Pauvre Darwin, qui aurait pu constater que ce que la nature bâtît péniblement à coup d’évolutions millénaires, l’homme peut le détruire en quelques séances de dressage et un passage chez le toiletteur pour chiens. Oui, nous avons créé des monstres.
Allons donc, admettons notre erreur. Ce n’est pas la pire, et pas la dernière, et celle-ci peut se réparer : interdisons les caniches, stérilisons-les (c’est le moment, les vieux sont tous à manifester contre le mariage gay, ça passera tout seul.)
La où ça coince, c’est que le caniche est le chien préféré des français (en 2004). Alors les vieux sont vraiment gâteux et faussent les statistiques. Soit le caniche est le parangon de cet amollissement généralisé, et rejoint les cuillères en plastique au rayon des objets qui se substituent aux vraies choses : oui le caniche est au chien ce que la cuillère en plastique est au couvert en argent, ce que la heineken est à la bière, ce que la prothèse est à la jambe de bois, ce que la glace goût fraise est au véritable sorbet, bref.

Creusons le sujet de cette déchéance et listons rapidement quelques atrocités que l'on fait subir à ces pauvres bêtes, en premier le toilettage où des coiffeurs ratés se font plaisir à tailler les chiens comme des arbustes d'un parc.
Puis les défilés et salon, où attifés de nœuds roses et complètement drogués, on les expose à être tripotés et photographiés. Pitié, faites ça à vos enfants, mais laissez les chiens tranquilles.
Mais ça c'est pour le gratin. Le caniche commun connaît bien pire.
Des études très récentes montrent que le caniche, noble compagnon de chasse naguère, est de nos jours exclusivement utilisé à faire la conversation aux vieilles personnes de sexe féminin.
Ne riez pas mesdames, on peut véritablement parler d’achat compulsif de caniche dans les cinq années qui suivent la ménopause ou le veuvage. Vous y viendrez.

Alors mesdames et messieurs, si dorénavant vous croisez un de ces pauvres chiens, abrégez ces souffrances (le caniche meurt très facilement d'arrêt cardiaque), et tant pis pour sa pauvre vieille qui aura du chagrin. Elle ira l'enterrer au cimetière animalier et entretenir sa tombe, ça lui fera une sortie.

M.J.

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