Roland Farthes

Amour sacré de la patrie Volutes vertes dans la tranchée Dieu, que la guerre est jolie ! Introduction : ANGHUTI Vous vous imaginez sans doute que l'Inde ressemble à ça. Et vous n'avez pas tort. Rythmes syncopés, musique flottante, pas franche du collier et chant geignard. LOVE YOU TO Là, c'est déjà mieux. Ça évoque davantage des transes méditatives. Hélas, pour Roland Farthes, l'Inde, ce n'était pas tout à fait ça. Roland était assez imperméable aux gourous, aux cérémonies rituelles, et même à la tikka. Les Beatles n'étaient pas encore passés par là. Nous étions encore dans les premiers balbutiements du vingtième siècle. En revanche, Roland avait trouvé l'amour. Et l'ambiance romantique collait davantage avec cet air-là. MONACO  : Roland avait en effet rencontré au cours de son périple une Européenne, une Française comme lui en voyage dans « les Indes ». Mais il allait faire les frais de son dési...

C élèbre ophtalmologue du pays de Pont-L'évêque, le petit frère de Roland Farthes, Jean-Paul, n'a pas eu droit à la postérité de son aîné. Nous ne savons que peu de choses de lui. Un épisode du journal de bord de son auguste frère, toutefois, jette quelque lumière sur le trou noir que fut son existence. Il relate la façon dont Roland dissuada Jean-Paul définitivement de donner à ses enfants des prénoms romains. Il semble en effet que Jean-Paul Farthes puisait dans les biographies des empereurs, notamment celle de Marc-Aurèle, une espèce de métaphysique de la vie. Roland gausse fréquemment entre 1957 et 1963 ce qu'il appelle « l'empirisme » de son frère. Il faut dire que Roland est intervenu à temps pour éviter à ses quatre neveux l'opprobre suprême des cours de récréation : le sobriquet. La belle-soeur de Roland, Simone, avait accouché non pas de jumeaux comme annoncé, mais de quadruplés. Le 15 novembre 1957, Roland note dans son carnet intime : «...